Table de chevet en chêne

Il s’agit là de mon premier meuble, réalisé en chêne massif avec des outils à main et électroportatifs.

Cahier des charges

Le design général de la table est choisi pour rappeler la table basse du salon. Ceci explique les pieds arrivant a fleur du plateau supérieur et l’espace entre les plateaux et les pieds. La table comporte deux plateaux.

Pour les dimensions, la seul contrainte portait sur la hauteur du plateau supérieur qui devait correspondre à la hauteur du lit, soit 60 cm environ. La hauteur du plateau inférieur est choisie en prévision d’un éventuel futur raccourcissement des pieds si la hauteur du lit venait a changer. Il est ainsi possible de recouper les pieds par le bas pour obtenir une hauteur finale jusqu’à environ 40 cm sans compromettre l’apparence de la table.

Je souhaitais que cette table soit assemblée de façon « traditionnelle » (tenon et mortaise, chevillage à la tire, fixation des plateaux sans quincaillerie…)

Mise en plan

La mise en plan s’est faite sans ordinateur, avec un crayon et du papier. Toutefois, voici un plan réalisé a posteriori avec un logiciel de CAO.

Le débit

J’ai acheté les quatre planches de chêne rabotées sur quatre faces (2 m de longueur pour 140 mm de largeur et 20 mm d’épaisseur) en grande surface de bricolage (GSB) comme matière première.

Pour le piètement, un peu moins de trois planches sont nécessaires. Elles sont choisies droites et avec le moins de défauts possible pour faciliter leur transformation (nœuds…).

Pour les deux plateaux, une planche est nécessaire (et la chute du piètement). On en choisit une qui présente quelques nœuds pour le côté esthétique qu’ils apportent.

Les planches sont découpées à la scie sauteuse aux dimensions des différentes pièces nécessaires plus quelques centimètres de marge.

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Planches débitées pour les pieds et les traverses

Les pieds

Les pieds ont une section carrée de 60 mm de côté. Pour l’obtenir, trois planches sont collées ensembles, à plat joint. Ils sont ensuite équarris au rabot à main, puis coupés à leur longueur finale (60 cm) avec une scie à dos. Comme ma scie permet une coupe de 4cm de profondeur environ seulement, j’ai procédé par retournement et nettoyé la coupe au ciseau.

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Détail des bouts des pieds une fois coupés à longueur

Les mortaises sont réalisées avec la technique décrite dans cette vidéo de Paul Sellers, aux dimensions du futur tenon.

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Les seize mortaises sont réalisées

Les traverses

Elles sont équarries au rabot à main puis coupées à longueur (400 mm – 2 × 60 mm pour les pieds + 2 × 30 mm pour les tenons soit 340 mm). Pour respecter la règle des tiers pour les tenons, ils font 8 mm d’épaisseur, avec un épaulement de 6 mm de chaque coté.

Les plateaux seront fixés aux traverses par des taquets (usinés dans les chutes issues du débit) qui viendront se loger dans des mortaises plus larges pour permettre aux plateaux de travailler. Ces mortaises sont réalisées à la défonceuse munie d’un guide parallèle.

Les tenons sont ajustés aux mortaises après avoir pris soin de marquer les pièces. Un premier assemblage à blanc est réalisé.

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Premier assemblage à blanc

Cet assemblage est aussi l’occasion de repérer l’emplacement des trous pour le chevillage à la tire. Les pieds sont percés et le centre du trou dans les tenons est décalé d’un millimètre vers l’épaulement.

Les chevilles sont réalisées dans un tasseau carré en chêne de 9 mm de côté en s’inspirant de la méthode proposée par Samuel Mamias dans cette vidéo.

Les plateaux

Les chants sont dressés au rabot et les planches sont collées à plat joint pour former deux panneaux. Ils sont ensuite découpés aux dimensions des plateaux (400 × 400 mm) à la scie plongeante sur son rail de guidage. Les encoches aux quatre coins de chaque plateau sont découpées grossièrement à la scie sauteuse puis nettoyées à la défonceuse munie d’une fraise droite en s’aidant d’un gabarit simplissime (deux planches de contreplaqué disposées à angle droit).

Les légers désafleurs sur les plateaux sont rectifiés avec un abrasif (grain 80) faute de pouvoir utiliser le rabot. En effet la présence (voulue !) de nœuds provoquerait inévitablement des arrachements lors du rabotage.

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Le plateau supérieur

L’assemblage

Avant l’assemblage final, un très léger chanfrein à 45° est réalisé à la défonceuse sur toutes les arrêtes vives puis chaque pièce est rigoureusement poncée à la main (grains 80, 120 puis 180). Le bois est humidifié puis égrainé afin d’éviter tout problème lors de la finition.

Les pieds sont assemblés deux par deux dans un premier temps avec deux traverses pour former deux montants. Les deux montants sont ensuite assemblés avec les traverses restantes en ayant pris soin d’insérer sans le fixer le plateau intermédiaire qui ne rentre plus dans le piètement assemblé. Les tenons sont collé aux mortaises et l’ensemble est chevillé. Les plateaux sont finalement vissés aux taquets positionnés dans leur mortaises, sans colle cette fois.

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Détail des taquets pour la fixation des plateaux

Pour la finition, j’ai choisi l’huile de Tung qui est appliquée en deux couches. Elle a le mérite d’être incolore mais pas inodore ! La table a passé quelques jours dans le salon le temps que l’odeur pas franchement agréable de l’huile se dissipe avant d’être mise à sa place à côté du lit.

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